I)RESUME:
La Triforce n'ayant pas été reconstituée,
Hyrule disparaît dans un cataclysme et ses habitants sont transportés
par delà l'univers.
En 2001, Link et son camarade entamment une période
de vacances d'été.Jusqu'à leur rencontre avec cet
étrange antiquaire et cet ocarina qui rappelle des choses oubliées
à Link. Une rencontre avec d'autres personnages scelle son destin:une
princesse à la beauté angélique, un capitaine d'armes
et son coéquipier excentrique, six créatures aux pouvoirs
étranges, une ville souterraine dotée d'une technologie avançée
tous menés par une chef d'entreprise surpuissante, manipulatrice
de l'esprit et amatrice des sept pêchés capitaux.Tous luttent
contre un rival cruel et despotique.Intrigue amoureuses, sang et armes
blanches, angoisse et terreur rythment ce thriller où ce qui était
une légende finit par prendre vie...
Paresse
Les vacances ne nous faisaient pas grand effet. Nous étions en
train de nous en rendre compte en descendant les Champs-Elysées.
Certains en avaient sauté de joie. Mais d'autres plus terre-à-terre
comme nous s'étaient dit "c'est les vacances. Bon. Et après?
". Ce matin-là, nous entammions le premier jour des vacances d'été.
Et le premier de notre ennui. Car pendant les vacances, nous ne savions
pas trop quoi faire.
Link était arrivé il y a quatre mois à Paris. On
l'avait retrouvé innerte dans les bois près de Versailles.
Amnésie complète selon les médecins. Pas de papiers
d'identité, de parents ou relations existantes, ni de casier judiciaire.
D'où il venait, on ne le savait pas. Mais il portait un médaillon
autour du cou où un mot était gravé "Link". Un surnom
sans doute. Quoiqu'il en soit, Link était passé à
la postérité. Tout le monde l'appelait comme ça, vu
qu'il n'existait aucune autre façon de l'appeler. Pour plus de commodité,
personne n'avait parlé de lui de telle sorte qu'il puisse arpenter
les rues sans se faire aggresser par une meute de journalistes ou être
la cible d'accusations ou de reflexions sans intérêt. Il était
interdit de lui poser des questions tant qu'il ne l'autoriserait pas officiellement.
IL ne l'avait toujours pas fait. Link donc. Et rien d'autre. 1. 80 de hauteur,
blond aux yeux bleus, plutôt athlétique, il était la
cible majeure des filles du lycée. Notamment sa voisine Sonya qui
ne restait pas à moins de dix pas de lui. Une très bonne
amie. Mais aussi un très beau parti. Peut-être le plus beau
du lycée:brune, yeux verts, la peau légèrement blanche,
un parfum subtil s'échappait d'elle. Un peu comme un hameçon
elle se servait de sa fragance pour "envoûter" ceux qui la cotoyaient.
Link semblait pourtant ne pas être sensible à elle. Pour elle,
ce n'était que partie remise. On ne sait pas d'où venait
Link. Personne ne l'avait jamais vu. Aucune ville de France ne l'avait
recensé. Il avait reçu la nationnalité française
de bonne grâce mais on regardait son visage avec un oil intrigué
car il était le mystère parfait:celui qui ne vous laisse
aucun moyen de le percer. Alors on lui avait rédigé une feuille
d'identité, une fiche d'Etat civil et on lui avait offert un petit
appartement dans le XIème. Tout cela aux frais de l'Etat. Une sacré
générosité. Car Link était devenu la bête
de foire de toute la France. Lorsqu'on lui demandait où il était
né, il répondait:"A Glasgow, en Ecosse". Car il se sentait
proche des Ecossais. Et parce qu'en France, un Ecossais, ce n'est pas un
étranger. C'est un frère. . .
En quatre mois, Paris avait été secouée par une
foule de petits évênements qui avaient eu un retentissement
plus ou moins mondial:la création de deux industries surpuissantes,
Edisson et Dragonite, la découverte d'une île située
à 100 kilomètres de la côte de bretagne dirigée
par un Roi et plusieurs fusillades. Dont une au Champ de Mars près
des Tuilleries ce qui avait replongé Paris en pleine révolution
française. Et chaque fois, les corps disparaissaient sans laisser
de trace. Tout comme les criminels. Pendant ces quatre mois, la France
était devenue un théâtre de manifestations étranges
et la cible de tous les objectifs de caméras et d'appareils photo.
Au bout de quatre mois, on avait tellement vu de choses qu'on s'attendait
à voir Jeanne d'Arc ressortir de la tombe. Et tout cela n'intriguait
pas Link. Il n'avait que faire de ces truc-là. Il faut dire qu'il
n'était jamais bien réveillé pour prendre conscience
qu'autour de lui, se promenaient plusieurs trucs qui n'étaient pas
normaux.
CAUCHEMAR:
Les nuits de Link étaient agitées de cauchemars et il
se réveillait fiévreux, trempé de sueur et encore
plus fatigué qu'au coucher. Chaque soir, le cauchemar était
différent mais pourtant plantait les même décors:une
plaine verte au ciel gris et nuageux, un désert de sable doré
et chaud, une montagne élevée. Et des visages apparaissaient,
des figures dont il se souvenait à peine à son réveil
mais qui pourtant semaient le doute dans son esprit. Il savait que certaines
d'entre elles étaient horribles à voir et que d'autres au
contraire étaient magnifiques à contempler.
Link aimait passer son temps à se reposer. Il avait une certaine
tendance à rêver, un peu comme moi. Il fermait les yeux et
se laissait transporter là où le porterait son immagination.
Et en général il atterissait soit dans cette plaine verte,
ce désert doré ou cette montagne rocailleuse. Et là,
il s'endormait et perdait le contrôle de soi-même. Et le cauchemar
commençait. Du feu, du sang, des cris, des larmes, le choc des armes,
des éclairs, de la fumée. C'est tout ce dont il se rappelait.
Un grondement assourdissant et une lumière vive qui provoquait son
réveil. Et aucun remède n'avait pourtant réussi à
le guérir. Pour les médecins. Ces rêves étaient
sans doute des manifestations inconsciente son passé. Mais jamais
il ne se souvenait complètement de ses rêves. Sinon qu'ils
étaient chaotiques et épuisants. . .
ATTENTE:
"Tout vient à point à qui sait attendre!
-Il n'est pas ici!
-Tu ne l'as pas vu!
-Je l'ai cherché partout!
-Pas suffisamment!
-Suffisamment!
-Alors recommence!
-Encore? !
-Jusqu'à ce que tu le trouves!
-Je suis lasse de fouiller toute la ville!
-Lasse? Je crois que oui! Mais je dois admettre que tu n'as pas vraiment
fait de grands efforts!
-Mets toi à ma place! Fusillades et surveillance, sans parler
de l'entretient de la ville souterraine!
-Je sais. . Mais il n'en demeure pas moins que les forces déployées
sont bien maigres. . .
-Qui est la princesse ici? ! C'est toi ou c'est moi? ! Je n'ai pas
besoin de tes conseils!
-Je ne fait que critiquer ta façon d'agir. . .
-Garde-toi de le faire désormais! . . . Bon. . . Très
bien! Je vais encore lançer des recherches! Mais si mes hommes se
plaignent te te démerderas avec eux!
-J'en prend la responsabilité! Essaie vers les Champs-Elysées!
Je te quitte! On est peut-être sur écoute! ".
UN ROI:
Les escaliers en colimaçon du château du roi ne permettaient
pas l'erreur. Celui qui avait la malchance de mal poser son pied se cassait
immédiatement la figure. D'où la prudence du Roi et de ses
conseillers pour les descendre. Ils conduisaient vers la salle du trône.
"Nos hommes sont las de ces recherches et desespèrent, annonça
l'un des conseillers. Impossible de mettre la main sur Link! Tout ce que
nous savons c'est qu'il est domicilié à Paris mais nous ne
devons pas prendre le risque de nous adresser directement aux Français.
Immaginez un peu ce qu'il se passerait:nous serions sans cesse poursuivis
par les journalistes, l'armée ou des scientifiques véreux
et ils finiraient par découvrir la vérité.
-Je sais, je sais, fit le roi en levant les mains pour calmer ses conseillers.
Nous sommes dans une situation délicate.
-Nous avons tout à perdre altesse, continua le conseiller. Envoyer
ces éclaireurs, c'est réduire les effectifs de notre Défense.
Nous avons eu quelques coups de froid ces derniers temps et nous ne pouvons
plus nous permettre de faire le moindre faux pas! Qui sait si nous avons
besoin de ce Link pour rebâtir Hyrule?
Le Roi se retourna face à son conseiller l'air froid.
-Link possède un des trois fragments de la Triforce! Fit-il.
Je ne pensais pas que vous l'oublieriez! Pas de Triforce complète,
pas d'Hyrule! Je ne prendrai pas le risque de rebâtir une terre pour
la voir exploser quelques jours après!
Ils entrèrent enfin en salle du trône.
-Majesté je crois que vous ne me comprenez pas! Je pense que
nous ne devons pas prendre le risque de pousser nos recherches vu que notre
armée n'est pas encore totalement opérationelle!
-Moi je crois que vous devriez!
Le roi et ses conseillers se tournèrent vers la fenêtre
située derrière une armoire en merisier. La princesse Zelda
était assise sur une chaise, son visage baigné de la lueur
du soleil resplendissant de beauté. Elle était plongée
dans un livre.
-Puis je savoir, fit le roi d'un air vexé, en quoi les conseils
de ma fille sont ils plus avisés que ceux de mes conseillés
pourtant réputés pour leur intelligence remarquable et leur
sens de l'intuition extrêmement développé?
La princessse le regarda, l'air froid.
-Peut-être parce que je vous connais bien mieux qu'eux! Lança-t-elle.
-Ah oui? Demanda le roi les bras croisés.
-Bien sûr! Approchez!
Le roi intrigué par cet ordre s'approcha d'elle. Elle se leva
et se mit à lui reboutonner le col de sa chemise.
-Hyrule va mal père, fit-elle. Nos hommes désespèrent
et c'est tout juste si le moral de notre armée est au plus bas.
Ne prendre aucun risque ne changera rien. Prendre tous les risques peut
au contraire redessiner un sourire sur le visage de nos hommes.
Elle lui prend le visage et le regarde droit dans les yeux.
-Vous avez été un roi, lui fit-elle. Et je sais que vous
voulez le redevenir. Cette petite île sur laquelle nous vivons ne
remplacera pas Hyrule. Mais elle peut y accueillir celui qui nous rendra
notre terre natale.
-Si je puis me permettre un conseil. . . commença un conseiller.
-Gardez vos conseils pour vous! Cria Zelda visiblement vexée.
Le conseiller sursauta de frayeur. Elle se détourna de son père
et alla chercher le livre sur le livre et en feuilleta les pages.
-Ce Héros que nous cherchons depuis des lustres file entre les
doigts de nos hommes certes, fit-elle. Et il est incenssé de prendre
tous les risques pour chercher un gamin blond de 18ans agitant une épée!
Mais il n'en demeure pas moins que d'un bout à l'autre de la France
on ne parle plus que de lui! Il alimente les ragots. Mais aussi les écrits
et les Légendes. Telle que celle-ci. . .
Elle se tourna, les yeux plongés dans les lignes de son livre.
-. . . qui parle, continua-t-elle, d'un jeune homme né par la
volonté des Dieux traversant le Temps et l'Espace comme un oiseau
et apportant l'espoir à quiconque le croisait ou lui parlait. Constatez
vous-même!
Elle balança le livre à la figure du conseiller et il
eut juste le temps de le rattrapper avant de le prendre en pleine face.
Elle revint vers son père aux yeux embués par le doute et
l'intrigue.
-Un jour vous serez roi, fit-elle. Et vous saurez qui remercier à
ce moment. Il arrivera sur son cheval, brandissant l'épée
du Temps et la clé de la Famille Royale, il vaincra le démon
et le renverra en Enfer, il posera la couronne sur votre tête et
nous conduira vers Hyrule. Là. . . où nous aurions dû
rester depuis toujours.
Le silence retomba. Tous étaient dominés par le regard
froid et perçant de Zelda.
-J'en sais suffisamment? "Demanda-t-elle.
Deux coups résonnèrent à la porte en bois située
au fond à droite de la salle.
"Entrez! Fit le roi, content de pouvoir se détourner du regard
de sa fille.
Deux personnages en armure argentée et le casque en main entrèrent.
Un grand homme blong mal rasé au visage carré et un Zora
au nez pointu.
-Maréchal Brock et Capitaine Jax! Fit le roi. Que me vaut l'honneur
de cette visite?
L'hylien s'avança après s'être incliné.
-Toutes nos recherches ont échoué, annonça-t-il.
Et mes hommes sont plus que las de devoir sonder les ruelles de la ville.
Je suis venu vous demander en leur nom de stopper toute activité
de recherche pour le moment et de leur permettre de prendre du repos.
Le roi soupira.
-Au moment où j'allais leur demander de recommencer, murmura-t-il.
Il resta un moment tête baissé.
-Pourquoi faut-il que nous ayons à subir ça? ! Soupira-t-il.
Je n'ai rien fait qui le justifie.
Il leva un doigt.
-Accordé! Annonça-t-il. Dites leur qu'ils peuvent prendre
du repos et que je suis content de leur efforts.
Brock s'inclina de nouveau et prit congé de son roi avec Jax.
Le souverain consterné restait seul dans son coin, le menton appuyé
sur son poing. Les conseillers chuchotaient entre eux jetant de brefs coups
d'oil tantôt à Zelda, tantôt au roi.
-Père! Fit Zelda. Je dois vous dire quelque chose de très
important que vous ne savez pas.
Le roi n'avait même pas bougé.
-Tout vient à point à qui sait attendre. . .
Le silence tomba comme un couperet et le roi regarda sa fille les yeux
écarquillés.
-Qu'est ce que tu as dit? Souffla-t-il.
-Tout vient à point à qui sait attendre. . . Répéta
Zelda.
Il s'avança lentement vers sa fille, livide, et désigna
le sol du doigt.
-Elle. . . Commença-t-il.
-Oui! Répondit Zelda. A Paris!
-Comment. . . Nous étions seulement. . . 19 survivant! Toi,
moi, mes cinq conseillers, nos six sages, Monsieur Talon, Mr Ingo, Brock,
Jax, Link et Ganondorf! Sans compter notre peuple vu que c'est par la magie
qu'il a prit renaissance. Comment. . . a-t-elle. . .
-Elle a réussi à se faufiler dans le Temple du Temps
pour s'y abriter et a été happée par un halo de couleur
bleue, expliqua Zelda. Pour se rassurer, elle voulait chanter son air favori.
Mais la peur l'a trompée et lui a fait entonner le Chant du Temps!
C'est elle. . . qui dirige Edisson. C'est elle qui a construit la ville
souterraine. C'est elle, la seule véritable rivale de Ganondorf.
Le silence était de nouveau retombé.
-20 survivants! Souffla le roi. Et pendant quatre mois on me l'a caché!
Pourquoi?
Zelda alla lui saisir la main.
-Pour te rendre espoir! Père. . . j'ai un plan. Je sais comment
retrouver Link. Ce n'est qu'une question d'heures et de patience. . .
-Je ne peux pas rester innactif! Lança le roi. Je dois. . .
Je dois faire quelque chose!
-Des fois, lui dit Zelda. Il vaut mieux ne rien faire que de tenter
l'impossible. . . Attendre. . . C'est la seule chose que tu puisses faire.
Tu ne nous seras pas d'une grande utilité. . . Laisse moi faire.
. .
Le roi dût obéir malgré lui. L'espoir venait de
renaître à l'horizon que déjà il ne pouvait
même plus agir. Tput ce qu'il avait à faire était d'attendre.
De compter les secondes, les minutes, les heures dans l'attente. La patience
était une vertue dans la dynastie des Vallias. Et Zelda en avait
hérité. Patiente elle était. Elle l'avait toujours
été. Elle l'avait été les dix premières
de sa vie, puis les sept autres et pendant ces quatre mois encore elle
avait fait preuve d'une extraordinaire inflexibilité. Chaque fois,
elle attendait la seule et unique chose qui alimentait le feu de son calme
et de son flegme:son héro. Elle attendait lentement mais sûrement.
Et maintenant il allait attendre avec elle. Ils ne feraient rien d'autre
que d'attendre ce héros. Ils seraient patients. Mais il vaudrait
mieux que Link se manifeste le plus vite possible avant que Ganondorf n'attaque
en premier.
LE MALAISE:
Link revenait souvent dans le bois où on l'avait trouvé
pour y chercher les indices de son passé. Il n'avait aucun souvenir
de son enfance. Comme si pendant 18 ans il était resté inconscient
et ne s'était ouvert à la vie que maintenant. Il repartait
à chaque fois les mains vides et l'esprit encore plus torturé
qu'avant. Il avait mémorisé chaque détail de l'endroit
exact où il avait atterit: les arbres, leur position, l'emplacement
des pierres, leur couleur, les petits flaques d'eau qui apparaissait chaque
jour de pluie. Tout cela ne le conduisait à rien. Il était
arrivé à la même conclusion que moi. Il était
amnésique. Et pourtant personne n'avait cherché à
le trouver. Personne n'avait trouvé de renseignements sur lui. Il
était totalement inconnu de ce monde. Et cela le rendait d'autant
plus furieux qu'il en souffrait en lui-même. Sonya était là
pour le réconforter dans ses bras. Elle y voyait un excellent prétexte
pour jouer à la douce amante en le couvrant de baisers et en le
serrant contre elle. Nous étions dans la voiture et Sonya conduisait.
Nous quittions Versailles et rentrions à Paris. Il était
huit heures du soir.
La route principale était barrée à la suite de
travaux. Il nous fallait faire un détour. Link était surexcité
et Sonya lui rappelait de se calmer. Ce qu'il faisait mais quelques secondes
plus tard il s'agitait encore plus. Nous longions une petite route qui
s'enfonçait lentement dans la ville. Au loin, les Champs-Elysées
et la tour Eiffel s'étaient mis à scintiller. Et la Ville
Lumière n'allait pas tarder à revêtir ses diamants
pour la nuit. Voir Paris en haut d'une colline était un spectacle
qui vallait son pesant d'or. Le spectacle fut de courte durée. Link
poussa un cri et tomba innerte sur le côté. Sonya arrêta
la voiture et se rua vers le siège arrière. Link était
pâle, ses yeux étaient vitreux et un filet de bave coulait
de sa bouche. Il tremblait de tous ses membres et était brûlant
de fièvre. Sonya décrocha le portable attaché au tableau
de bord de la voiture et appela les urgences. Une étrange odeur
montait ans la voiture. Un mélange de souffre et de chair grillée.
Il faut dire qu'il y avait quelqu'un qui faisait un barbecue dans une habitation
non loin d'ici. Sonya était partie vers eux pour leur demander de
l'aide.
Il y avait au total huit témoins de cet accident. La police releva
leur nom et dispersa tout le monde pour laisser passer l'ambulance. J'accompagnais
Link dans le camion pendant que Sonya nous suivait en voiture. L'hopital
n'était qu'à dix minutes et les médecins qui avaient
ausculté Link avaient diagnostiqué une crise d'épilepsie.
Nous quittâmmes les lieux à 21H23. Je pus voir ce que notais
l'un des medecins dans son journal de bord.
"Accident a eu lieu à environ 20H36 du soir près de Ranch
Lon Lon. Médecins diagnostiquent une crise d'épilepsie. Transporté
à l'hôpital à 21H23 du même soir.
HOTEL:
Zelda avait réservé une chambre dans l'un des hôtels
de l'avenue des Champs-Elysées. Là où les hotels figuraient
parmi les plus chers avec ceux de la Rue de la Paix. Mais ils n'y resteraient
pas longtemps. Juste le temps d'installer leurs affaires au Ranch Lon Lon.
Darunia avait adopté sa forme humaine préféré:grand,
barraqué comme une armoire, sourire ravageur. Ils entrèrent
dans la chambre numéro 115, les valises en main, accompagnés
par un groom qui devait aller vers les 23ans. Ruto glissa dans les mains
de ce dernier un généreux pourboire qui fit rayonner son
visage. S'étant incliné respectueusement il sortit de la
chambre clamant haut et fort qu'il se tenait à leur disposition
24 heures sur 24.
Le sol était recouverte d'une douce moquette rouge. Les murs
étaient recouverts de papier peint rouge arborant en guise de motif
une fleur de lys dorée. Au plafond couleur crème, un lustre
en cristal entouré de perles illuminait la pièce d'une lueur
orangée. Ruto affectionna particulièrement le lit à
baldaquin en merisier verni recouvert de draps cousus de fil d'or. De petits
rideaux en dentelle fine étaient accrochés aux pilliers ciselés
de motifs. Il y avait deux fenêtres au total bouchées par
des rideaux de couleur rouge. Entre ces deux rideaux, un secrétaire
sur lequel était posés une plume et un encrier trônait.
Au dessus, un mirroir dans un cadre ovale en or massif sculpté reflétait
leur image.
"Sacrés Français! Fit Darunia en souriant. Luxe et champagne
à volonté!
Il balança les valises sur le lit et s'étonna de les
voir rebondir.
-Y'a combien de centimètres d'épaisseur là-dessous?
Demanda-t-il en riant.
Ruto s'était grimée en brune sulfureuse pour l'occasion.
Pour le moment, il était trop risqué de reprendre son apparence
initiale. Elle sauta sur le lit, rebondit sur les couettes et se cassa
la figure dessus.
-Ben je peux te dire qu'il y en a suffisamment pour supporter toute
ta petite famille de bouffeurs de pierres! Lança-t-elle en riant
et en se recoiffant.
Chaque fois que Ruto voyait un lit, elle ne pouvait s'empêcher
de sauter dessus. Elle adorait particulièrement ceux qui étaient
confortables et moelleux. Quand elle trouvait un lit de cet acabit, personne
d'autre n'avait le droit d'en disposer. C'était son lit. Et elle
ne le partagerait qu'avec son amant. Elle avait cherché parmi son
peuple le parti idéal. Mais seul Link lui avait fait de l'effet.
Sa condition de Zora posait problème. Mais avoir réussi à
se transformer en humaine brisait l'obstacle qui s'était intercallé
entre eux depuis toujours. Depuis, Link hantait son cour depuis toujours.
Elle faisait tout pour être prête à lui plaire n'hésitant
pas à remodeler ses formes humaines pour paraître plus désirable
encore. Quoiqu'il en soit, Link serait à elle. Et elle ne laisserait
personne d'autre y toucher. Darunia alla s'asseoir à côté
d'elle et poussa un gémissement.
-Ces voyages sont toujours aussi crevants, soupira-t-il. Quelle heure
il est?
Ruto consulta la petite pendule en or massif posée sur la table
de nuit.
-Onze heures du soir, annonça-t-elle, allongée sur le
ventre, les bras croisés devant sa figure.
Impa entra dans la chambre.
-Bon! Fit-elle. J'ai payé l'hôtel pour deux jours. On
a tout notre temps.
-Il faudrait peut-être téléphoner à Malon
pour lui dire qu'on est arrivé, fit Ruto.
-A cette heure-ci? Fit Impa. T'es pas folle? Elle va nous arracher
la gueule si on la réveille en plein milieu de la nuit. Non! Je
crois que nous allons dormir un peu. On s'occupera de tout ça demain!
-Bon. Quelle chambre pour ces miss? Demanda Darunia.
-116, répondit Zelda. Celle d'à côté quoi.
. .
-Hé bien bonne nuit alors, fit Ruto en commençant à
se déshabiller".
HÔPITAL:
Nous attendions devant la porte du service de réanimation. Sonya
se rongeait les ongles et ne quittait pas les battants de la porte de l'oil.
Le docteur Besson finit par en sortir et c'est tout juste si elle ne se
jeta pas à son cou.
"Rien de grave, fit-il. Il est en train de dormir actuellement mais
tout ceci n'est qu'un beau petit malaise. Je crois que nous allons le garder
encore un peu pour faire quelques examens de santé à tout
hasard.
Sonya poussa un soupir de soulagement.
-Benjamin pense à une crise d'épilepsie, fit-elle remarquer.
-Oui, c'est vrai que ça y ressemble, expliqua le docteur en
enlevant ses lunettes pour frotter ses yeux qui le grattaient. Mais. .
. (il remet ses lunettes). . . hé bien il semblerait que ce ne soit
pas une crise d'épilepsie.
-Hein? Fit-je. Attendez il a tous les symptômes d'une crise épileptique
et vous me dites que ça n'a rien à voir avec ça!
Il nous fit signe de le suivre.
-La crise d'epilepsie frappe sans prévenir, expliqua-t-il en
nous entraînant à travers un dédale de couloirs éclairés
au néon blanc. Elle paralyse les centres nerveux lorsque ceux-ci
sont soumis à de trop grands efforts. Elle provoque nausées,
vertiges et pertes de consciences. Ce qu'a eu votre camarade. Tout porte
à croire qu'il est en effet victime d'une crise similaire.
-J'ai oublié de préciser, fis-je. Vous savez bien quelle
histoire il a. Hé ben en fait il n'arrête pas de se torturer
l'esprit avec ça. Il revient sans arrêt dans le bois où
on l'a trouvé et ne cesse de faire des cauchemars.
-Oui alors ça peut effectivement avoir contribué à
un affaiblissement de ses sens mais. . . enfin, venez voir".
Il nous fit entrer dans la chambre où Link se reposait. Une infirmière
rangeait des instruments sur un plateau en métal. Le docteur fit
passer son bloc-note sous son bras et enfila des gants en silicone verte.
"Je pense que ce malaise, dit-il, a été provoqué
par quelque chose. Et ce n'est pas une surchage des fonctions nerveuses
qui l'a provoquée.
Il prit le bras droit de Link qui était recouvert d'un bandage
en laine et ôta ce dernier. Terrifiant spectacle:une marque en forme
de triangle avait atrocement brûlé sa main. Sonya détourna
son regard. Moi au contraire ne pouvait m'en détacher.
-Vous voyez, fit le docteur. Ce truc-là était sur sa
main lorsque nous l'avons examiné. Ca ressemble à une brûlure
à en juger par l'odeur mais pourtant il n'y a ni cloque, ni chair
grillée, ni hémorragie. Un peu comme. . . un tatouage. Vous
êtes au courant?
-Oui, répondis-je.
En fait Link avait eu cette marque sur la main trois fois durant les
quatre mois qu'il avait passé à Paris. Elle apparaissait
sans prévenir. La première fois, nous étions passé
devant la limousine où cet homme, Ganondorf, discutait avec l'un
de ses avocats. La deuxième fois, Link s'était trouvé
mal devant l'entreprise de Catherine Malone, Edisson. Et à chaque
reprise cette marque apparaissait sur sa main.
-C'est vraiment un cas ce petit gars-là! Fit le docteur. Je
prendrai toutes les précautions pour que cette petite mésaventure
ne s'ébruite pas trop. Par contre je vous conseillerai de le laisser
dormir un peu car il a besoin de repos. Mais vous pouvez toujours me laisser
vos numéros de téléphone afin qu'il puisse vous joindre".
Il nota nos numéros de portable et de domicile. Rentrer était
la seule chose qu'il nous restait à faire.
MESSAGE ADRESSE A LA PRINCESSE ZELDA:
"L" localisé à hôpital Jeanne d'Arc. Opération
"Antiquaire" prête à démarrer.
LE PREDATEUR:
La tour Dragonite s'élevait de toute sa hauteur. Ganondorf pouvait
y contempler les toits de Paris, les Champs-Elysée, le Palais et
l'Arc de Triomphe, illuminés par les lueurs du soir. Mais aussi
la circulation énorme et les enguelades des conducteurs. Il n'avait
rien d'autre à faire. Sinon peut-être savoir où se
cachaient ses ennemis qui avaient la sale habitude de le mener sur de nombreuses
fausses pistes. Ils savaient où il était. Lui ne savaient
pas où ils étaient.
Catherine Malone s'était montrée plus virulente dans ses
discours ces derniers temps. Les femmes. . . Bien jeune pour être
une chef d'entreprise. Et surtout beaucoup trop belle. Une magnifique chevelure
rousse et soyeuse. Deux yeux de saphir scintillants comme des étoiles.
Un corps parfaitement taillé avec de jolies jambes, un buste magnifique,
un visage superbe quoique un peu pâle. Elle faisait 1. 80 mètres
de hauteur et était devenue la coqueluche de tous les journalistes.
A vrai dire, on venait surtout pour contempler sa splendeur de déesse.
Mais la sous-estimer eut été digne d'un comportement imbécile.
Car sous ce minois proche de la perfection physique se cachait un génie
véritable. Elle arrivait à reproduire ce que faisait Ganondorf
deux fois plus vite que lui et offrait une qualité supérieure.
Les ordinateurs Français avaient choisi ses composants électroniques.
Les systèmes HIFI-Vidéo aussi. Ganondorf avait toujours du
succès. Mais moins que Malone toutefois. Et en plus. . . elle lui
rappelait quelqu'un qu'il avait connu sur Hyrule. Non. . . On connaissait
son caractère extravagant.
Et le nom de Ganondorf sonnait étrangement. Que ce soit en France
ou ailleurs ce nom avait un écho bizarre. De Ganondorf, on savait
qu'il mesurait pas loin de 2. 10 mètres de hauteur, que sa peau
était extrêmement bronzée, que sa chevelure noire était
longue et attachée dans le dos. Il devait aller vers 35 ans. Et
pour les femmes, il était séduisant. Elle aimaient son sourire
féroce et sa présence ne passait pas innaperçue. Il
avait de l'humour, parfois très noir. Et beaucoup de fierté.
Fier de lui-même et de ses hommes. Mais pour le moment, il avait
à faire. Et il allait commencer en beauté. Il fit venir Aghanim,
son bras droit. Un grand type aux cheveux longs et blonds et au regard
de tueur.
"Amène-moi Yaltar, Sulon et Dannik! Fit-il. J'ai un travail
pour eux. Et pour toi aussi d'ailleurs".
RADIO:
Link posa sa main sur la plaque noir en dessous de l'appareil photographique.
Derrière sa cabine, le docteur Besson posa la main sur un bouton.
"Bon! Fit-il. Ne bouge plus.
Il y eut un bourdonnement et un claquement métallique.
-OK! Ce sera tout!
Link reboutonna sa manche de chemise et regarda l'arrière de
sa main. Il restait encore une légère trace marron de cette
"brûlure".
-Les photos devraient être prêtes d'ici trois jours, annonça
le docteur. D'ici là je te conseille de rester chez toi pendant
une petite semaine. Visiblement tu te sens beaucoup mieux donc tu peux
dire à tes camarades que tu peux repartir ce matin.
-Merci docteur! Fit Link en remettant son manteau".
MALON:
Le ranch Lon Lon était différent de celui qui était
sur Hyrule. Un grand jardin en son centre entouré de murs de haies,
traversé par quatre chemins de graviers qui se rejoignaient sur
un carrefour au centre duquel se trouvait une fontaine. Et au fond de tout
ça, la demeure de Malon. Une maison toute blanche. Semblable à
celles que l'on trouvait dans les plantations sud-américaines. Zelda
s'avança sur le balcon en bois et frappa à la porte. Ruto
essaya le hamac et manqua par deux fois de basculer par dessus bord.
Ingo les fit entrer dans la salle.
"J'espère que vous avez fait bon voyage, fit-il.
-Merci Ingo, répondit Zelda. Mais il était plutôt
fatiguant.
-Ah! Oui! C'est toujours comme ça.
-Où est Talon?
-Il s'occupe des chevaux dans l'étable? Répondit
Ingo.
-Combien en avez vous récupéré? Demanda Darunia.
-24 sur les 60 que nous avions ont survécu, répondot
Ingo. Epona y compris. Malon en a beaucoup souffert.
-Et c'est ce qui l'a fait changer. . . soupira Zelda.
-Ho ho! C'est sûr qu'elle a changé! Fit Ingo. Elle est
devenue manipulatrice et prédatrice. Un vrai cour de glace avec
ses ennemis.
Il se tourna vers eux et leur chuchota à l'oreille.
-Elle torture ses ennemis psychologiquement et perce leurs faiblesses.
Chaque homme qui croit avoir le dessus sur elle et veut lui montrer en
ressort une laisse autour du cou et dans une camisole de force. Elle émerveille
certes. Mais elle fait. . . très peur. Car elle est devenue impulsive.
. . et parfois elle devient violente.
Les autres écoutaient Ingo, l'estomac noué et des sueurs
froides dans le dos.
-Un Ganondorf femelle en somme, fit Ingo. Mais au moins, elle sert
la bonne cause. . . On y va?
Ils hésitèrent à y aller. Zelda savait que Malon
avait changé. Mais pas à ce point là. La question
qu'il aurait mieux vallut poser était celle-ci:comment allait se
passer l'entrevue?
Assise dans son fauteuil, ses jambes (enveloppées dans des collants
noirs) croisées, les mains sur les accoudoirs, habillée d'une
mini-jupe et d'une chemise noire, son regard glacial fixant leurs yeux,
Malon attendait qu'ils prennent place. Elle n'avait pas changée
physiquement:son visage pâle, sa chevelure, sa poitrine magnifiquement
taillée, ses jambes, ses hanches, son nez pointu, des dents blanches,
ses yeux d'azur. Seul son regard effrayait. Elle souriait. Elle était
ravie de les voir. Ils se rassurèrent en la voyant rayonner.
"Vous m'avez manqué, fit-elle en souriant.
-Toi aussi, fit Zelda. Comment vas-tu depuis la dernière fois?
Elle soupira.
-Ca va mieux. . . répondit-elle en détournant le regard.
Mais j'ai encore un grand vide au fond de moi-même. Ma terre me manque.
Les autres préférèrent ne rien répondre.
Tous regrettaient le temps où ils pouvaient voir le soleil d'Hyrule
se lever vers un ciel pourpre et se coucher sous un ciel orangé.
Malon plus que tout en avait doublement souffert. Elle avait perdu sa terre.
Mais aussi la plupart de ses chevaux. Son amour des chevaux était
connu de tous. Voir un cheval mourir était insupportable pour elle.
En perdre 36. . . Un miracle qu'elle soit encore debout et resplendissante
de beauté. Elle jouait avec le petit collier doré autour
de son cou que lui avait donné son père le jour de ses 18ans.
Sur Terre, Malon était censée avoir 24 ans afin de pouvoir
acceder aux honneurs du pouvoir. Son père avait lançé
Edisson et avait laissé sa fille diriger le tout. Personne n'avait
soupçonné que sous ses airs timides se cachait un véritable
génie. Ce n'est que lorsqu'elle apprit que la majeure partie de
ses chevaux manquaient à l'appel qu'elle laissa une immense fureur
l'envahir. Depuis, son visage timide s'était mué en figure
de glace. Et personne, pas même Ganondorf, n'avait pu la regarder
dans les yeux plus de cinq secondes sans les détourner. Malon était
la seule à avoir été le plus marqué par la
destruction d'Hyrule. Mieux vallait pour eux que Link ne le soit pas autant.
-Link a été localisé dans un hôpital, fit
Zelda.
-Je sais, je sais, fit Malon en levant les mains pour lui intimer l'ordre
de se taire.
Elle avait appuyé sa tête contre sa main, visiblement
fatiguée.
-Je vais le faire suivre, continua la princesse. J'ai appris qu'il
sortait aujourd'hui. Nous allons découvrir où il habite.
Et dès qu'il sortira, nous l'attirerons vers un magasin d'antiquités
où se trouve notre ocarina du temps. Il saura alors que c'est nous.
Malon acquièsca de la tête.
-En attendant je vais faire installer le réseau souterrain,
annonça-t-elle. Mes modèles de Tram sont arrivés.
La ville devrait être terminée avant la fin de la semaine.
-Et Ganondorf? Lança Darunia.
Parler de Ganondorf à Malon était comme placer une bombe
sous le lit de Darunia:peu recommandé.
-Je m'en charge! "Répondit-elle.
TRACE:
Trois jours avaient passé. . .
Ils allumèrent les écrans lumineux et plaçèrent
les radios devant. Rien d'anormal sous la main. Ils passèrent à
la photographie du côté supérieur de la main et immédiatement
tous les visages s'illuminèrent.
"Les gars, fit le docteur Besson, je vous paye une bière à
tous!
Une trace sombre en forme de triangle était imprimée
sur l'os de la main.
PARESSE:
La princesse s'était rendue d'urgence sur l'île de Scotannie
où son père avait établi le château. Elle ne
l'avait pas quitté qu'il fallait déjà qu'elle y retourne.
En urgence. Brock se chargea de l'accueillir lorsque l'hélicoptère
se posa devant le château.
"Urgence ça veut rien dire pour moi! Cria-t-elle, sa voix couverte
par le bruit de l'hélicoptère. Je veux savoir ce qu'il se
passe!
-C'est le sage Rauru! Répondit Brock. On l'a retrouvé
mort! "
Le vieil homme gisait innerte sur un lit curieusement luxueux. Les yeux
ouverts, les bras croisés, un sourire aux lèvres.
"On suppose qu'il est mort pendant son sommeil, annonça Brock
en se découvrant. Mais j'ai fait faire une analyse de sang. J'ai
un très gros doute quant à la nature exacte de la mort.
Zelda se laissait aller aux larmes, la main sur la bouche. Le vieil
homme fixait le plafond avec des yeux heureux.
-Au moins, il n'aura pas souffert, lança Jax.
Zelda essaya de se reprendre. Elle y arrriva. Avec difficulté.
-Pourquoi faire des analyses si la mort est naturelle selon vous, articula-t-elle
entre deux sanglots".
Brock montra le mur contre lequel était installé le lit.
Un mot était écrit en lettres de sang:
"Paresse".
Le corps de Rauru était en train d'être inhumé
dans l'un des caveaux des catacombes du chateau. Dans le laboratoire alchimique,
Brock et Jax assistaient aux manoeuvre de l'alchimiste de la Famille Royale.
Un étrange type aux cheveux noirs portant une barbe de trois jours.
L'oil droit enfonçé dans un objectif de miscroscope, il étudiait
une goutte de sang prélevée sur Rauru.
"Ca s'agite là-dedans, fit-il. On dirait bien que notre sage
a eu le sang contaminé par une espèce de saloperie. Mais
j'ignore laquelle. Attendez. . .
Il prit un tube à essai et versa dedans une partie du sang de
Rauru qu'il avait prélevé dans un flacon. Puis il ajouta
une pincée de poudre qu'il tira d'une bourse en estomac de Dodongo.
Immédiatement, la couleur de l'eau se mit à prendre une teinte
fluorescente de couleur verte et la surface se mit à bouillir.
-Hé bien les gars, fit l'alchimiste en enlevant ses gants, nous
n'irons pas plus loin! Notre sage a été empoisonné
par un narcotique!
-Empoisonné, répéta Brock à voix basse.
-Ouais! Ce truc-là provoque un état de torpeur, endort
la victime et la fait mourir pendant son sommeil. Une belle mort. Sur Hyrule
on appelle ça "Syndrôme de Mort Paresseuse". On meurt sans
en ressentir les effets ou la souffrance. On ne s'en rend même pas
compte. Enfin. . . aucun mort n'est jamais venu me dire comment s'était
déroulé son décès mais en général
on les retrouve dans un état paisible. Mais une chose est sûre,
ce narcotique a été versé dans quelque chose qu'il
a porté à sa bouche. Le decès a eu lieu cette nuit
à 22H13 précisément. Il faut trois heures pour qu'un
narcotique fasse son effet. Et la seule chose que Rauru ait ingurgité
entre 19H00 et 20H00, c'est un verre de vin aux herbes hyliennes.
-Empoisonné. . . répéta Brock à voix basse.
Tu sais ce que ça veut dire ça?
Il avait regardé Jax en posant la question.
-Ben qu'on a un larbin sur cette île à qui nous devons
botter le cul, répondit le Zora.
-Ganondorf a commençé la guerre on dirait, fit l'alchimiste.
Et à vrai dire. . . il démarre plutôt bien!
Il s'avança vers eux.
-Trouvez nous ce Link au plus vite, fit-il. J'ai bien peur que Rauru
ne soit pas le premier sur la liste! ".
MAUVAISES NOUVELLES:
"Alors, fit Malon en se coiffant.
Darunia s'assit sur l'un des fauteuils et se débarrassa de son
manteau.
-Gros problèmes en vue! Fit-il. Rauru a été assassiné!
-Quoi? ! Fit-elle en se tournant vers lui.
-Empoisonné! Un narcotique dans son verre. La princesse a ordonné
que l'on sonde l'île et le roi fait interroger tous ceux qui ont
vu Rauru entre 19H00 et 20H00.
Malon resta statufiée.
-Hé ben, fit-elle. La semaine commençe bien! Mon dieu.
. .
Elle laissa tomber sa brosse à terre.
Tu penses que. . . Commença-t-elle à voix basse
-Oh oui! Répondit Darunia. Sans aucun doute!
-Sale fils de pute!
Les mots de Malon sonnèrent douloureusement aux oreilles de
Darunia qui n'avait jamais été habitué à entendre
un tel language chez Malon. Mais il est vrai quand dans les circonstances
actuelles, elle avait toutes ses raisons d'être franche et directe.
-Attend! Continua Darunia. C'est pas fini! On a retrouvé Link
accosté de deux terriens!
-Merde! Jura Malon. C'est pas vrai! Deux terriens comment?
-Une fille plutôt mignone qui se colle à lui comme une
sangsue et un grand type brun. Français tous les deux.
-Il s'entend bien avec eux.
-Oui!
-Bon Dieu! Hurla-t-elle en envoyant sa brosse contre le miroir qui
tomba en miettes.
Elle croisa ses mains nerveusement et tenta de dominer sa colère.
Darunia alla vers elle et posa sa main sur son épaule.
-Ah je sais, fit-il, ça fait son petit effet! Mais à
la guerre comme à la guerre! La fille ne les accompagne pas toujours.
Par contre le mec le suit partout. Il va falloir. . . faire ami-ami avec
lui! Et dès que Link sera revenu, on pourra aller casser la gueule
à Ganondorf. Ce que je suis impatient de faire.
Malon se mit à rire.
-Je t'ai dit qu'il était à moi! Fit-elle le sourire au
lèvre.
-Non! Tu n'y touches pas! C'est à moi que reviens l'honneur
de lui démolir le portrait! J'ai beaucoup de choses à lui
dire!
Il lui pinca la joue et elle dégagea sa main d'un coup de coude
amical en riant.
-L'espoir renaît, fit-elle en carressant son reflet dans le mirroir.
Où est-ce mon reflet qui me fait dire ça? "
BIJOUTIERE:
Link semblait se porter beaucoup mieux. Il était encore un peu
fatigué. Mais sortir un peu lui ferait le plus grand bien. Il avait
besoin de se dégourdir les jambes. Il ne pouvait pas rester sans
rien faire. . .
Et nous avions fait tout le tour de Paris si j'ose dire (10Km de superficie
c'est très difficile à négocier à pied). Nous
entamions la fin de l'après-midi et Sonya nous avait quitté.
Le ciel était déjà orangé et Link songeait
déjà à rentrer. Jusqu'à ce qu'il passe devant
cette vitre. Celle d'un bijoutier dont je n'avais jamais remarqué
la présence. Il avait concentré son regard sur un ocarina
de couleur bleu. Un bel ocarina taillé dans un coquillage. Et il
ne pouvait en détacher son regard. L'instrument était posé
sur un socle sur lequel était marqué:"pour plus de renseignements,
voir à l'intérieur". Link fouilla dans sa poche et en tira
son portefeuille.
"Il me faut ce truc-là, fit-il d'une voix fébrile. Je.
. . je sais pas pourquoi mais il me le faut! Suis-moi!
Avant même que je ne lui ait demandé pourquoi, il m'entraîna
dans la bijouterie.
Il se rua sur le comptoir comme un diable et interpela une jeune femme
blonde.
"Excusez-moi! Fit-il.
La jeune fille se retourna.
-Oui c'est à. . . Aaaaaah!
Elle se plaqua contre le mur comme affolé et Link la regarda
dans les yeux.
-Un problème madame? Demanda-t-il.
Elle le fixait comme si elle avait le St-Graal devant elle, les yeux
exhorbités, la bouche ouverte.
-Madame, fit Link en agitant la main. Euh. . . vous allez bien?
Elle lui sauta enfin au cou et s'aggripa à sa chemise.
-Link! Cria-t-elle. Tu me reconnais? Zelda!
Link essaya de se détacher d'elle.
-Hé ho! Cria-t-il. Doucement là! Hé! 'Faut vous
calmer!
Il repoussa ses mains et se rhabilla.
-Avant toute chose madame, je crois qu'il faut vous calmer! Je ne sais
pas qui vous êtes! Alors doucement avec vos mains s'il vous plaît!
La jeune fille devait avoir notre âge. Elle recula comme choquée.
-Tu. . . fit-elle. Non!
Link me regarda.
-Tu la connais toi? Me chuchota-t-il.
Je répondis que non. Link la regarda dans les yeux.
-Moi non plus, me souffla-t-il. Mais elle a comme un air de. . .
Il secoua la main pour trouver ses mots.
-Attendez! Fit-il. On s'est déjà vu au juste?
-Oui! S'écria-t-elle en souriant. Enfin Link! Tu me reconnais?
-Non! Répondit-il. Enfin je sais pas votre tête me dit
quelque chose mais. . . Ecoutez, je préfère partir! Au revoir!
Sur ce il m'entraîna rapidement vers la sortie.
-Tu portes une marque en forme de triangle sur la main droite! Cria-t-elle.
Et tous les soirs tu fais des cauchemars dont tu ne te souviens pas le
nom. Et tu es rentré au sujet de cet ocarina bleu.
A vrai dire la réaction eut son petit effet. Link s'immobilisa
comme un piquet et se dirigea vers elle.
-Comment vous savez tout ça? ! Cria-t-il furieux. Ce genre de
truc est secret d'Etat!
-J'ai lu dans tes pensées, répondit Zelda simplement.
Link la regarda d'un air froid.
-Et là. . . je pense à quoi? Demanda-t-il.
-Un lycée. . . répondit Zelda.
Link recula, les yeux écarquillés. Elle avait pensé
juste.
-Vous êtes qui vous? Fit-il.
Elle appuya sur un bouton et les fenêtres de la bijouterie se
fermèrent plongeant la pièce dans le noir. Une lumière
orangée éclaira la salle. La fille avait quelque peu changé:ses
oreilles s'étaient allongées.
-Je suis un des multiples fantômes qui hantent tes rêves,
répondit-elle. Et l'un des fragments de ton passé. Tous les
jours tu te demande dans quelles circonstances tu es tombé dans
cette forêt ce soir d'automne? Pourquoi n'as tu aucun souvenir de
ton passé? Les 18 premières années de ta vie. . .
Seuls tes rêves semblent t'indiquer quelque chose. Mais quoi?
Link recula en proie à l'effroi.
-Je suis la souverraine héritière d'une terre qui fut
détruite. . . il y a quatre mois de cela. Une terre qui se trouve
loin de cette terre-ci. Une terre où regnait autrefois la magie.
Je suis Zelda, princesse héritière du Royaume d'Hyrule. Et
tu es Link, un héros solitaire qui traverse le temps à la
poursuite d'un ennemi acharné qui a finalemment réussi à
remporter une victoire récemment. En signe de ton héroïsme,
tu porte une marque sur le dos de ta main qui te plonge, à chaque
fois que tu passe à côté de ton passé, dans
un coma où tu vois ces images qui hantent tes rêves. J'en
sais suffisamment?
Link s'approcha d'elle en tremblant.
-Vous pourriez. . . souffla-t-il.
-Ca va être dur, répondit-elle. Tu as perdu la mémoire
ce qui est très grave! Mais je sais que tu brûles de la retrouver
afin de libérer ton esprit de ces tortures qui s'acharnent sur lui
depuis quatre mois. . . N'est ce pas?
Link acquiesca.
-Je te donne le choix:tu ne me crois pas, tu refuses d'y croire ou
tu a trop peur, tu n'as qu'a simplement te diriger vers la sortie. En un
clin d'oil, tout ce que tu as vu ou entendu ici disparaîtra et toi
et ton ami oublierez tout. Nous disparaîtrons à jamais de
votre vie. Si en revanche tu veux tenter l'expérience, prend ma
main et ta vie basculera à tout jamais. Mais je dois te prévenir
d'une chose! En prenant cette décision, tu choisis de disparaître!
Tu n'existes plus, tu seras porté disparu, on finira par te croire
mort. Car ce que tu verras, subiras ou feras relève de l'impossible
en ces lieux. Et bien qu'impossible ne soit pas Français, je peux
te garantir que tu se retrouveras dans un autre monde échappant
à toute explication rationnelle. Et il ne te faudra en aucun cas
ébruiter ce que tu verras.
Elle tendit sa main vers lui. Link me regarda.
-Et mon pote?
Zelda me regarda longuement.
-Il a le choix également. . . répondit-elle. Il part,
il oublie tout, toi y compris. Il vient. . . il abandonne tout!
J'avais le contrat en main si je puis dire. De toutes façons,
Link était condamné à la suivre.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . .
J'aimerais bien savoir ce que vaut la vie de ces gars-là!
-On peut réfléchir au moins, fit Link.
-Non! Ne réfléchissez pas! Oui ou non! Mais il n'y a
pas de temps de réflexion!
Je m'avançai à leur hauteur.
-Benji! Me dit-il. C'est la seule solution pour moi de retrouver ce
que j'ai perdu autrefois! Tu comprends que j'y aille!
J'acquièscai d'un mouvement de tête. Il saisit la main
de Zelda. Elle me tendit son autre main.
-Et toi? Me demanda-t-il sans me regarder.
Je regardai la jolie main de la princesse.
-Tu sais bien que t'as toujours besoin de moi pour copier lors des
examens! Répondis-je. T'as toujours été nul en Histoire!
Link se mit à rire. J'empoignai la main de Zelda et elle se
mit à rayonner de bonheur.
-Alors, fit-elle. Il est temps de démarrer l'aventure! "